Propos recueillis par Ken Joseph
Photos : Yvan Cimadure - Xavier Dollin
Frappées de génie, elles ont su imposer leurs savoirs et savoir-faire au-delà de nos terres, par un produit d'exception, dans « un milieu exclusivement dirigé par des générations d’hommes ». Cofondatrice des punchs Mabi, Ludmilla Lurel se dit « exigeante avec elle-même ». C’est-à-dire ambitieuse, perfectionniste. Une entrepreneure au sens très affûté, à la présence mi-discrète, mi-fatale, qui sait ce qu’elle veut. Histoire d’une success-story familiale…
Entre perception et besoin de réalisation.
Je suis issue d’une famille où les femmes sont très indépendantes. Et mes parents ayant divorcé, à la maison, il n’y avait que ma mère pour unique référence. Nous étions trois, trois femmes : ma sœur et moi, avec comme pilier notre mère. Une femme, ô combien courageuse, dynamique, cultivée…, qui aussi très tôt nous a appris à nous défaire de nos limites, nous répétant sans cesse que nous devions pouvoir tout faire ! En somme, ne jamais dépendre de quiconque. Elle nous a aussi inculqué le sens des responsabilités, vis-à-vis de la famille et de la société. Un ensemble qui aujourd’hui a façonné la femme que je suis, bien que ma vision de la femme depuis ait fortement mué.
À l’époque, j’aimais recevoir et passais beaucoup de temps à cuisiner, notamment pour mes cousins qui adoraient tester mes nouvelles créations. Le dessin était un autre hobby, quand je m’isolais au bord de la rivière. J’étais une enfant déterminée, quand je voulais quelque chose, je me donnais les moyens de l’obtenir. Cependant, j’ai conscience d’avoir été une enfant sensible qui avait l’impression de devoir toujours donner le meilleur d’elle, pour satisfaire ses parents. Surtout ma mère qui a toujours été très exigeante. Ce qui explique, la raison pour laquelle j’ai grandi avec la volonté de réaliser de grands projets et d’aller toujours plus loin.
Une fois que l’on accepte de sortir de sa zone de confort, je pense qu’on ne craint plus l’échec, on pense autrement, on pense challenge et réussite.
Le choix de mes études d’architecture a été influencé par ma situation familiale. La maison est pour moi, le symbole de l’unification, de la famille et du partage. L’un des souvenirs d’enfance qui m’a marqué et sûrement conduit vers ce choix, ce sont les « coups de main » organisés lorsque mes parents construisaient notre maison. Ces moments conviviaux et de partage, cette chaleur, la famille…, je voulais les revivre et les offrir. Je suis donc partie en Métropole suivre un cursus en architecture. Et malgré les difficultés rencontrées, il était impensable pour ma mère que je n’aille pas au bout de mes études. Je le devais à ma mère et aux sacrifices qu’elle avait pu faire pour me permettre d’étudier dans les meilleures conditions.
Enfin diplômée, je suis rentrée en Guadeloupe et dès août 2006, j’ai commencé à travailler en free-lance pour une agence d’architecture. Je m’occupais entre autres de la rénovation urbaine de Pointe-à-Pitre. Les week-ends et jours fériés, dès que mon emploi du temps le permettait, je rejoignais l’équipe Mabi. Puis les rivalités au sein de l’agence ont commencé à se faire ressentir. J’ai été confrontée à un harcèlement quotidien. Mais c’est un incident, de l’ordre de l’agression physique, qui m’a amené à ne plus revenir sur mon lieu de travail. La façon dont mes collaborateurs ont géré le problème a été lamentable et cela m’a mis face à la réalité des femmes dans le milieu professionnel, plus particulièrement dans un milieu à dominante masculine. J’ai quitté l’agence en 2009 et après quelques mois à envoyer des CV, j’ai décidé de créer La Bulle Verte Architecture, en octobre 2010. J’avais ce besoin de me prouver que je pouvais y arriver seule.
En créant Punch Mabi, nous n’avions pas pensé que nous n’exercerions pas les métiers pour lesquels nous avions étudié. J’avais fait des études d’architecture et je voulais m’accomplir en tant qu’architecte, laisser mon empreinte. La bulle verte était censée proposer un concept de maison d’architecte en kit avec une architecture écologique et un projet intégrant également l’aménagement paysager du terrain. Le manque de financement s’est vite fait ressentir, m’empêchant d’aller jusqu’au bout de mon concept. Puis j’ai eu une tout autre clientèle que ce que j’espérais, je me suis retrouvée à construire des lotissements de 9 à 50 maisons… Les budgets ne permettaient pas de faire des projets écologiques. Nous étions plus sur du profit. J’ai aussi réalisé des bâtiments industriels, tels qu’une usine de transformation de sous-produits animaux. Mais en 2016, la naissance de ma fille a complètement bouleversé ma perception de la vie. J’ai ressenti un grand besoin de stabilité, mais je savais que j’avais aussi besoin de continuer à relever de grands défis. Il m’a semblé là que c’était le moment propice pour m’investir totalement dans l’entreprise familiale afin de mettre tout mon potentiel au service du développement des punchs Mabi. J’ai donc fait le choix en juin 2017 de travailler à plein temps au sein des punchs Mabi.
Punch Mabi, une aventure familiale.
C’est au cours des grandes vacances de 2003, lors d’un repas familial, que l’histoire des punchs Mabi a trouvé son port de naissance. Ma mère nous fit part de son envie d’offrir un cadeau à des personnes qui l’avaient soigné et accompagné durant plusieurs mois en Métropole. Elle cherchait un beau produit, représentatif de la Guadeloupe, mais disait ne rien trouver à son goût. Elle trouvait insupportable que nous n’ayons rien de ce genre à offrir. Et quelques jours après, elle nous réunissait pour nous dire : « Et pourquoi, ne pourrions-nous pas créer ce produit ? ». Elle voulait rester dans la tradition. De ce fait, nous avons opté pour un produit traditionnel, un produit fini, prêt à être consommé, représentatif de notre pays, de notre culture et de notre savoir-faire. Ainsi est né le Punch Mabi. Un punch traditionnel dans un emballage haut de gamme.
On ne s’arrête jamais de penser entreprise. On se teste, on sort de notre zone de confort, on cherche à exceller.
Nous étions très enthousiastes. De surcroît, ma sœur et moi étions encore étudiantes, et cela dans des domaines bien différents de la transformation agroalimentaire. Tout s’est enchaîné assez rapidement et sans trop se poser de questions. Il fallait que l’on voie le résultat, que l’on sorte un produit à l’image de ce que nous avions imaginé. Nous avons parcouru plusieurs salons afin de nous imprégner du milieu et donner une orientation plus définie à notre projet : recherche du packaging, analyse du marché, du process… Nous avons acheté des bouteilles de décoration et avons testé des fruits, des recettes… En parallèle, nous avions commencé les formalités de création de l’entreprise et de douane. Nos produits sont sortis un an plus tard, le temps de la conception et de la macération. Nous avons tout appris sur le tas.
La SARL Mabi à travers ses punchs valorise les fruits de notre terroir, et c’est cet aspect qui nous a particulièrement plu. Nous souhaitons valoriser le savoir-faire traditionnel de la Guadeloupe afin qu’il soit reconnu dans le monde et y apporter une touche moderne, haut de gamme. Nous retravaillons des fruits connus, mais aussi oubliés de la Guadeloupe. Nos terres sont riches de trésors qui méritent d’être exploités et présentés au monde entier. Vous imaginez demain une sauce aux raisins de mer servie dans un restaurant étoilé ? Ou un coulis de mombin sur une pâtisserie ? Si nous ne valorisons pas toute la diversité des produits du territoire, d’autres le feront à notre place.
Nous proposons un produit haut de gamme, issue d’une entreprise exclusivement dirigée par des femmes, alors que le milieu de l’excellence du rhum est exclusivement dirigé par des générations d’hommes blancs.
Au début, nous faisions avec les emplois du temps des uns et des autres, ajoutez à cela la situation géographique éloignée, notamment durant mes études. La famille nous a beaucoup soutenu. On organisait de grands « coups de main » pour les premières productions. Aujourd’hui, nous sommes trois à travailler à plein temps. Je m’occupe des salons en Europe et à l’étranger, du digitale, de la communication et de l’administration. Bien qu’il y ait la volonté de transmission, je préfère que ma mère garde la main sur la partie commerciale de l’entreprise, c’est-à-dire la négociation des contrats. Je continue d’observer et d’apprendre sur ce domaine. Le projet a été financé en grande partie avec nos fonds propres. Ma mère a beaucoup investi dans l’entreprise. Et tout ce que l’entreprise générait comme bénéfice était réinvesti pour le développement. J’ai moi-même investi dans l’entreprise quand je le pouvais. Il en va de même pour ma sœur.
Punch Mabi est un projet innovant. Nous avons été les premiers à proposer un punch aux fruits dans une bouteille design avec des fruits intégrés et visibles, mais aussi comestibles. Nous travaillons un produit pur, sans y ajouter de l’eau ou du sirop et laissons macérer nos punchs avant d’être commercialisés. Nous proposons un alcool à 34° alors que la plupart sont à 21°. Nous proposons 20 parfums de punch. Nous utilisons tous les fruits de notre verger : mangues, abricots, caramboles, gingembres, cocos… Pour certains, nous sillonnons la Guadeloupe à la recherche de fruits sauvages et travaillons avec des agriculteurs. Le packaging de nos produits est innovant, nous continuons à proposer des bouteilles uniques à nos clients. Nous avons fait des émules et subissons une forte concurrence. Vous verrez que depuis peu, la plupart des punchs ont des fruits dans leur bouteille et certains vont jusqu’à proposer des packagings identiques aux nôtres. Les punchs Mabi suscitent de l’intérêt à travers le monde. Nous avons pu nous en rendre compte lors des salons que nous avons faits aux États-Unis, au Canada, au Japon… Malheureusement, la distribution à l’échelle mondiale s’avère être une problématique que nous n’avons pas encore réussi à résoudre. Nous avons conscience que nous mettons les pieds sur un terrain qui a priori pourrait être hostile à notre égard. Nous proposons un produit haut de gamme, issue d’une entreprise exclusivement dirigée par des femmes, alors que le milieu de l’excellence du rhum est exclusivement dirigé par des générations d’hommes blancs. Mais nous restons confiantes en nos capacités à innover.
Ses premiers pas
Là tout de suite, ce qui me revient en tête, c’est la place de l’administratif. Personne ne vous prépare à cela, surtout pas l’école. J’étais stupéfaite de voir tout ce qu’il fallait faire pour être à jour, tout ce que nous devions payer et toutes les formalités qui étaient à réaliser. Forcément, on change. On doit se décupler, devenir polyvalent : secrétaire, comptable, producteur, manufacturier, etc. On est en constante veille, anticipant et pensant au « next step ». On ne s’arrête jamais de penser entreprise. On se teste, on sort de notre zone de confort, on cherche à exceller. Dans l’entrepreneuriat, il n’y a que l’excellence qui mène à la réussite. Nous avons fait de nombreux salons en métropole et en Guadeloupe afin de nous faire connaître. En France, le punch tel que nous le faisions était peu connu. En revanche, en Guadeloupe, les gens, même s’ils étaient attirés par le packaging, avaient tendance à ne pas trop vouloir goûter prétextant qu’ils avaient la même chose chez eux. Comme nous travaillons avec de nombreux fruits, nous les interpellions sur les différentes saveurs. Dans l’ensemble, le public a bien accueilli la marque et le concept. Le premier jury de nos produits, c’est la famille. Nous les testons en famille, s’ils plaisent aux proches nous les lançons. Avec nos vingt saveurs, il y en a pour tous les goûts, du plus sucré au plus sec. Nous écoutons tous les commentaires de nos clients.
Nous avons eu de nombreux prix au concours international agricole, dont une médaille d’or.
Nous avons été amenés à changer notre packaging, mais pas notre recette, car nous voulions que notre produit se distingue des autres. Nous n’avons jamais prétendu vouloir plaire à tout le monde. Notre punch est fort et plaît aux amateurs d’alcool fort. Les mentalités ont changé, les goûts aussi. Aujourd’hui, on nous fait moins remarquer que le produit est fort en alcool. Le rhum a plus de notoriété qu’en 2004 quand nous avons lancé le projet et cela a donné encore plus de potentiel à nos punchs. L’analyse que nous avions faite avant de créer les punchs Mabi était judicieuse. Nous sommes connus pour la belle bouteille et le produit authentique. C’est un cadeau que les gens prennent plaisir à offrir. Nous avons des gens qui nous écrivent des quatre coins du globe.
Les premières difficultés que nous avons rencontrées concernent la fabrication des bouteilles et des bouchons. Pour de petites quantités avec une spécificité particulière : un goulot plus large pour recevoir les fruits à noyau entiers, le coût que cela représentait était relativement conséquent pour notre jeune structure. La deuxième, et non des moindres, c’est la douane : comment leur expliquer que dans une bouteille de 70 cl avec des fruits et du sucre, il ne peut y avoir 70 cl d’alcool pur ? Et que dire des taxes de douane pour l’export ?
Le plus gros sacrifice que nous ayons fait réside dans l’engagement premier à savoir devenir entrepreneur/artisan. Pour une structure comme la nôtre, il n’y a pas d’heures ou de jours qui ne peuvent pas être utilisés pour le travail, si cela s’avère nécessaire. Quand il faut travailler, on retrousse les manches et on le fait. Mabi m’a apporté de nombreuses opportunités. J’ai rencontré des personnes formidables, inspirantes. J’ai pu par le biais de la région Guadeloupe et Business France aller aux États-Unis, participer à différents salons, représenter la Guadeloupe et faire connaître notre savoir-faire. Nous avons eu de nombreux prix au concours international agricole, dont une médaille d’or. Pour les plus récents : médaille d’or et d’argent au concours international de Lyon et une médaille d’argent au concours mondiale Spirit Sélection de Bruxelles. Cette année, j’ai été invitée à participer à un colloque au Sénat en qualité d’intervenante, sur l’une des tables rondes ayant pour thème « Les parcours audacieux et innovants ». J’ai côtoyé ministres, quêteurs, sénateurs et des femmes entrepreneures captivantes. Mabi me donne la possibilité de vivre des expériences extraordinaires.
Une économie guadeloupéenne.
La base est déjà là pour que nous puissions créer une véritable économie guadeloupéenne. Nous avons de plus en plus d’entreprises qui se créent, mais il faudrait davantage les accompagner. Mais rien ne se fera sans réelle cohésion. Je vais vous donner quelques exemples qui pour moi font ressortir les problèmes que nous avons en Guadeloupe : l’impossibilité de vendre nos produits sur le marché français et cela malgré une demande en constante progression ; nos ventes restent aléatoires, car nos produits ne sont pas compétitifs. Notre prix de revient, étant déjà impacté par l’import de nos produits (bouteilles, bouchons, différents emballages). À l’export, nous sommes confrontés à des coûts de transport exagérés et irréguliers. Aucun transitaire ne peut vous donner une grille de prix. Nous subissons des taxes sur le punch, soit 17,51 € sur le litre d’alcool pur et 5,5 sur la Sécu, plus une TVA douanière. Il faut compter près de 10 euros de transport et taxes sur notre bouteille arrivée en Europe. À titre de comparaison, le rhum est taxé à 8,5 € par litre d’alcool pur et les punchs 17,51. Et depuis 2016, nous rencontrons des difficultés avec la douane qui essaye à chaque arrivage de marchandises de bloquer notre marchandise et de nous surtaxer.
La route du rhum. Voilà trois éditions que la Martinique fait parler d’elle au départ de la route du rhum à Saint-Malo. Comment se fait-il que nous n’ayons pas de label d’appellation de rhum en Guadeloupe ? Nous serions bien plus forts si nous travaillons ensemble. Voici six ans que nous faisons des coffrets de fête de fin d’année pour les entreprises. Je suis encore sidérée de voir que certaines entreprises continuent d’offrir que du champagne, du foie gras, etc. Nous avons de quoi faire ici. C’est une prise de conscience qui semble difficile à avoir. Si nous n’y arrivons pas chez nous, nous n’y arriverons pas à l’extérieur.
Entrepreneure next door ?
Je suis bien loin de l’idéal familial que j’avais pu imaginer, petite fille. Aujourd’hui, j’essaye de me laisser du temps afin que je puisse m’épanouir tant dans ma vie privée que professionnelle, car il est essentiel d’allier les deux. Mais ma priorité reste ma famille. Être présente pour ma fille à chaque étape de sa vie. Pour l’instant, j’y arrive. Je sais m’arrêter quand cela est nécessaire. Je m’arrange toujours pour dégager du temps pour passer des instants en famille malgré mon emploi du temps très chargé. J’ai la chance de pouvoir me faire aider par la famille et d’avoir une pépite très autonome.
L’intérêt porté à notre produit à son histoire et ses créateurs me montre que j’ai trouvé une place dans la société, dans ma société, dans ma région et mon pays.
Ma vision de la réussite, c’est de s’accomplir pleinement en tant qu’individu dans son projet professionnel. D’avoir un métier qui nous plaît et d’être reconnu et valorisé par le public. C’est d’avoir l’ambition nécessaire pour aller au bout de ses rêves et d’en vivre confortablement. C’est d’avoir un projet qui est assez stable et rayonnant pour nous permettre de nous surpasser, de sortir de notre zone de confort, pour nous réaliser personnellement et pouvoir donner vie à d’autres rêves, d’autres projets.
J’ai passé une année riche de partage. J’ai été sollicitée dans différents cadres pour parler de mon travail, de mon parcours. J’en suis très honorée. Les Punchs Mabi sont de plus en plus reconnus comme un produit d’exception. L’intérêt porté à notre produit, à son histoire et ses créateurs me montre que j’ai trouvé une place dans la société, dans ma société, dans ma région et mon pays. Mais je suis bien loin de mes objectifs et de l’idée que j’ai de la réussite. Cependant, je suis sur la bonne voie. Il y a quelques années, je me demandais comment j’allais faire face aux difficultés rencontrées dans ma vie, si j’allais pouvoir me relever et me réorienter.
L’échec est formateur, l’échec est gratifiant. Je suis sortie plus forte, plus avertie, plus déterminée. Une fois que l’on accepte de sortir de sa zone de confort, je pense qu’on ne craint plus l’échec, on pense autrement, on pense challenge et réussite. Aujourd'hui, je fais encore des erreurs, mais c’est un passage obligatoire de l’apprentissage pour atteindre la perfection. De chaque erreur, je tire une leçon. Je mûris et je continue ma métamorphose. Je ne suis pas du tout adepte du dicton : « Vivons heureux, vivons cachés ». Je vis pleinement ma vie. Je travaille fort et je mérite de m’exposer au soleil, si je le désire. Aujourd’hui, je sais exactement où je vais, ce que je veux et même si le chemin emprunté n’est pas le plus facile, je m’y rends d’un pas décidé. Je suis devenue une autre femme et je suis en constante évolution ; je m’épanouis et me forge.
Mabi est arrivé à un stade où nous devons passer à la vitesse supérieure. Nous avons un beau projet à venir, une nouvelle gamme qui toucherait un public plus large.
Lorsqu’une femme arrive à gérer son foyer tout en ayant une activité professionnelle, nous disons souvent : « deux journées en une ». De cet état, il n’y a, selon moi, plus qu’un pas pour qu’elle devienne chef d’entreprise. Malheureusement, la société comme elle est faite, ne lui prête que peu d’attention ou très peu de place. Elle doit selon les mœurs rester femme, être épouse, mère et intendante. Je comprends parfaitement ces femmes qui rebutent face à l’envie d’entreprendre, car cela suppose de porter et de pouvoir assumer toutes ces casquettes. Elles sont souvent les sacrifiées pour le bonheur de la famille et de la société. Cependant, ces dernières années, les choses tendent à changer. Et aujourd’hui, elles sont de plus en plus nombreuses à se jeter à l’eau, prêtes à porter toutes ces casquettes. Ce qui probablement nous donne une hargne encore plus importante que celle des hommes pour atteindre nos objectifs de réussite.
Le génie guadeloupéen !
C’est pour moi, les personnes qui font rayonner la Guadeloupe, qui valorisent ses atouts, son savoir-faire et sa culture. Ceux qui vous font dire : « Wouaw Génial !!! Je n’y avais pas pensé, mais c’est vraiment trop bien comme idée ». Ces personnes qui représentent la Guadeloupe dans le monde entier, reconnues et appréciées chez eux.
(…) c’est souvent à partir d'une passion que l’on fait naître les plus beaux projets.
Mabi est arrivé à un stade où nous devons passer à la vitesse supérieure. Nous avons un beau projet à venir, une nouvelle gamme qui touchera un public plus large. Mais dans un premier temps, il nous faut sortir une unité de production pour automatiser certaines étapes de la production. Nous augmenterons ainsi le volume de production et pourrons donner naissance à notre deuxième projet. Ce projet est très gratifiant pour moi, car il me permettra de m’exprimer en tant qu’architecte et d’intégrer d’autres passions à mon projet professionnel.
Si j’ai un conseil à donner à celui qui souhaite entreprendre, c’est d’entreprendre dans un projet en relation avec ce qu’il aime. Réfléchissez à ce pourquoi vous êtes doués et comment capitaliser à partir de ce don. Ainsi, vous aurez certainement un projet qui tiendra la route et la force nécessaire pour pouvoir le réaliser, car c’est souvent à partir d'une passion que l’on fait naître les plus beaux projets.
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