top of page

Corinne Thimodent-Nabal | Gloasanvé

Dernière mise à jour : 13 mai 2023

Propos recueillis par Ken Joseph

Photos : Yvan Cimadure - Xavier Dollin

 




En choisissant sa voie, Corinne Thimodent-Nabal a sans doute réussi son premier pari, celui de la légitimité. Celle d’un savoir et d’un savoir-faire, qui prennent forme dans des créations qui mixent les registres, une féminité extrême aux délicats accents créoles. Pas exactement là où on l’attendait, cette entrepreneure à la fois pugnace et discrète nous propose une célébration de l’artisanat à l’ère du tout numérique. Récit d’une entrepreneure qui fait vibrer l’économie circulaire.




L’organisation de la pensée.


Enfant, je ne me souviens pas avoir eu un rêve bien défini. Cela se précise à l’adolescence, j’écris beaucoup, je chante, je pratique alors pas mal de sport, mais c’est au tennis que je m’exprime le mieux. Deux professions m’attirent : psychologue et journaliste. À l’époque, je me sentais à part, mais pas différente. J’ai grandi dans une famille catholique où l’éducation est outil et le travail une liberté. Je n’ai pas vraiment fait de choix d’études. J’ai essayé de me conformer autant que possible. Après une première année catastrophique à Paris, n’y étant pas préparée, je suis revenue en Guadeloupe étudier le droit. J’ai eu des doutes sur les raisons profondes de ce premier départ, sur ma capacité à relever le défi. Quand j’ai eu ma licence, je me suis sentie pousser des ailes, avec ce master en médiation culturelle deux ans plus tard, enfin, j’allais pouvoir travailler dans mon domaine la culture. Pour moi, les études sont d’abord une école de formation et d’organisation de la pensée. C’est la manière dont j’allais mettre en œuvre tout cela qui m’a porté.


La peur de l’échec est légitime, l’impératif est de la gérer. Je n’ai pas de hiérarchie à ce sujet, un échec est un échec.

Quand je reviens en Guadeloupe, fin 1999, Hellen Rugard et moi étions les rares à avoir ce profil que l’on commençait à rechercher dans l’économie de la culture ; l’ingénierie culturelle. Donc, quand je rentre, je postule au Centre des arts et de la culture de Pointe-à-Pitre. Je me retrouve, tout en travaillant sur un mémoire sur la programmation, à faire mes premiers pas en tant que chargée de communication ; fonction qui se résuma très vite à rédiger des communiqués et accompagner les artistes aux rendez-vous médias.

Heureusement, en arrière-plan, je peaufine ce mémoire faisant un vrai état des lieux de la structure, en proposant des déambulations et un nouveau visage aux événements déjà phares (ex Festival de jazz), fléchant les axes, les possibilités de partenariat et de financement. J’ai adoré faire cela, mais ça va rester une copie sur mon bureau, l’autre dans mon ordinateur de bureau, puisque très vite à la suite d'une altercation violente avec des collègues, je vais perdre ce premier emploi.


À ce moment, on se pose beaucoup de questions. On refait le film de l’entrée à la sortie. On cherche le pourquoi. C’est tellement choquant, violent, soudain. Je m’en suis beaucoup voulu et ne trouvant pas de réponses, je me suis repliée un temps sur moi-même. On s’accroche. Puis, j’ai connu l’agence Cromatick où j’étais l’une des plumes de Pierre-Edouard Picor. J’y croisais Sainsily, qui au cours d’une conversation, m’enseignait sans le savoir le génie des couleurs, des formes. Il devient une inspiration comme l’a été pour moi Lucien Léogane, mon professeur de technologie au Collège. Durant cette période étrange, j’ai la chance de participer aux équipes du Festival du film Noir tout couleur avec Lydia René-Corail, j’apprends. J’intègre l’équipe constitutive du Festival Créole Blues sur deux saisons, qui deviendra par la suite Terre de Blues, j’apprends aux côtés de Pierre-Edouard Decimus, Eddy Compère. Je m’intéresse au théâtre, donc c’est naturellement que je dis oui à Poetika, que l’on retrouve au restaurant la Fougère en représentation d’un répertoire revisité des œuvres de Rupaire, Vélo, Césaire, Damas… et la voix merveilleuse de Jacqueline Étienne. Et puis, il y aura cette pièce de théâtre « Si batô la pa rentré » qui va allumer la mèche et m’interpeller sérieusement au fil des années. Le salariat, je m’y plie, j’ai fait un tour à RFO. Tombée en carence, je m’entends dire à un directeur, si vous ne m’appelez pas pour un travail en tenant compte de mes compétences ce n’est pas la peine d’appeler. Ce jour-là, j’étais à Pôle emploi, cadre où je validais mon départ pour un semestre de formation au CFPJ en tant que journaliste presse magazine. Encore une fois, je partais, avec la ferme intention de revenir en tant que journaliste, spécialisée dans la culture…




GloaSanvé, woulé lespwa.


Entrepreneure, je le suis devenue en développant le projet de micro-filière cuir intégré, au sein de ma première structure Figures Rp, créée en novembre 2004. Ce n’était pas une envie, mais une nécessité. J’y exerçais en tant que consultant en relations publiques et presse, et assurais la gestion de projets culturels et sportifs tels que le Tour de Guadeloupe en Canot à Voile traditionnel. Le tour 2007 est un véritable succès. Une telle envolée suscite les convoitises, si je m’engage sur les tours suivants, mes énergies sont déjà ailleurs sur l’optimisation de mes compétences ; afin de mener à bien ce projet de plateforme d’information entre les femmes de la Caraïbe avec ses événements, sa boutique en ligne fournie d’objets, de produits que je ne trouve pas. Ce que je trouve est clivant, manque de finitions pour intéresser la clientèle que je vise.

Je m’interroge sur cela, c’est un vrai sujet que pose le constat des limites et des freins à la création, la question de la disponibilité des matières premières, de l’atrophie des infrastructures de production, de la formation des artisans. Dix ans après la création de Figures Rp, et à l’appui des études de faisabilité dont les préconisations suggèrent de travailler le marché, en amont de toute implantation d’ateliers, pour faciliter l’émergence d’une demande locale forte, je fonde Tanal Caraïbes qui prend la suite en ce qui concerne l’exploitation de la marque GloaSanvé.

En allant signer le prêt participatif, le directeur de l’organisme me dit avec beaucoup de sérieux : « vous souffrez de plusieurs handicaps : vous êtes une femme, vous êtes noire et vous ne vous appelez pas untel ».

Nous fonctionnons comme un bureau de style et concevons des collections : chaussures, maroquinerie et accessoires avec des matériaux élaborés et des couleurs chaudes, coordonnons le travail à façon et la vente. Ainsi, pouvons-nous travailler à la fois sur une clientèle locale et internationale. À l’appui d’une solide stratégie en marketing de contenu, de relations publiques et presse, en participant à des événements aux côtés de designers reconnus de la place et nos ventes privées, nous avons pu constituer notre communauté d’abonnées/clientes. La marque GloaSanvé est une offre de choix, se positionnant sur le haut de gamme pour des femmes cherchant à vivre et exprimer leur être. On part d’un objet commun et d’une technique ancestrale : le travail de la peau en cuir, pour en faire un produit qui casse les codes. Prenons l’exemple de la marque Versace qui représente un art de vivre : quand les personnes sont conquises par une marque, elles adoptent le style de vie qu’elles véhiculent. Porter du Vuitton donne une belle assurance à une femme, en ce que cette marque incarne l’élégance à la française. Aujourd’hui, une femme se sent aussi à l’aise avec son accessoire GloaSanvé, parce qu’elle valide et valorise l’art d’être, un style de vie et d’attitude combative et apaisée face au défi de la vie. Il faut penser la marque comme un tout, comme un produit qui traduit l’art de vivre créole.



Ce que nous magnifions avec notre motif all over Woulé Lespwa dont le dessin est une allégorie d’une horloge du temps créole : ce temps suspendu où la lune fait face au soleil et permet tous les rêves possibles. C’est ce temps suspendu que nous offrons à nos visiteurs qui viennent chez nous se détendre. C’est aussi dans ce temps suspendu que nous franchissions des étapes de vie. Le piment servant de rite de passage à l’âge adulte des jeunes Amérindiens, le tambour-ka guadeloupéen instrument musical hérité de nos ancêtres qui ont su s’unir et inventer à travers lui ce langage commun. L’œil profane dira qu’il correspond à des moments de vie dans les plantations. Pour les initiés hautement spirituels, il incarne la résistance et accompagne l’élévation de nos pensées. Le colibri fait sa part, essaime, et toujours l’homme présent dans la diversité qui fait sa force. GloaSanvé s’identifie et interprète, faune, flore, culture, patrimoine les déclinant : talon madras grand-joie, demi-deuil, tige balisier, finition en feuilleté de cuir pour un effet doré original, Woulé Lespwa en doublure et imprimé pour la maroquinerie et les carrés de soie.


Avant de pouvoir produire cette collection commercialisée aujourd’hui, j’ai dû abandonner la fabrication de deux précollections.

Mes proches, ma famille, une poignée d’ami.es m’ont soutenu, surtout dans la phase des études de faisabilité. Mon activité était lisible et ne sortait pas du cadre même si la démarche en matière d’économie circulaire et la stratégie de marque avaient un fort caractère innovant. Ensuite, cela se complique tant il manque des fonds – à la fois pour produire et communiquer correctement. Plus j’avançais, plus je me rendais compte que si mes idées faisaient leur chemin, des décideurs restés scotchés à l’un des scénarios du projet initial m’empêchaient d’en dérouler sereinement les autres aspects.


La question du développement endogène me préoccupe et me passionne et c’est sur les industries créatives que j’allais désormais opérer. Faire avec ce que l’on a et transformer ce quotidien vite jugé sans lendemain alors qu’il faut dessiner de nouvelles perspectives, tendre vers le plus abouti possible – en l’espèce à partir d’un déchet ; faire œuvre d’originalité et de pertinence, donner corps et une raison d’être aux industries créatives qui ont leur part à jouer en transversalité avec d’autres secteurs : la culture, le tourisme, l’artisanat. Innover tant dans nos perceptions que dans nos pratiques, être promoteur de ce monde nouveau. J’ai eu aussi des soutiens affirmés en dehors de mon cercle familial ; en cela, je suis extrêmement reconnaissante, et surtout : je n’oublie pas.




Avant de pouvoir produire cette collection commercialisée aujourd’hui, j’ai dû abandonner la fabrication de deux précollections. Celle de 2014 et celle de 2016. Deux raisons à cela : d’une part, l’option de vendre en ligne des modèles sur des photos pas disponibles immédiatement à l’achat, ne marche pas vraiment et de l’autre les fonds du prêt participatif pour lesquels je me suis vue rendre l’âme arrivent avec beaucoup de retard. L’atelier à façon a profité de cette faille pour casser le contrat et produire nos modèles pour son compte alors que nous les avions conçu. Je m’étais investie dans le façonnage, payé la phase de prototype, préfinancé le matériel pour la pose du talon cubain ; l’atelier étant équipé pour les Louis XIV. Toutefois, j’en ai tiré une formation exemplaire, tant sur la fabrication du produit que sur ma capacité à pouvoir m’investir dans ce domaine.


Le made in Guadeloupe oui et le « Think » in Guadeloupe d’où vient et se greffe la valeur ajoutée. Car ce qui distingue les industries créatives, c’est la propriété intellectuelle et les attributs qui y sont attachés validant l’organisation de la pensée et sa matérialisation dans un objet sensé. C’est là que vient la richesse de ce secteur. Mon ambition, en tout cas ma volonté, était de démontrer qu’il était tout à fait possible de croire et mettre en œuvre l’initiative de départ, qu’à défaut d’une usine intégrée que toute la postproduction pouvait être implantée ici de la créa jusqu’à l’atelier de prototypes et opérer les ventes en ligne, que les modèles et l’esprit de la marque prônant l’affirmation de l’être pouvaient conquérir sa clientèle en construisant et en s’appuyant sur un marché intérieur – une demande locale de plus en plus forte. Plus encore en utilisant le numérique pour parvenir à diffuser et désenclaver la marque. Avec GloaSanvé, la mise en œuvre de ses process, la valorisation de notre culture avec ce motif allover, nous fait entrer dans une autre dimension, de conception, de finition, d’aboutissement. Nos ventes et la demande de nouvelles collections valident notre modèle économique, modèle que nous améliorons et qui participe au changement de regard sur nous-mêmes ; ajoutant aux grands axes de développement économique, les activités et industries relevant des ICC. Pour imposer la marque, nous avons dû l’habiter, afin de ne pas être une pâle copie d’autres marques.




GloaSanvé est une marque, donc nous évoluons dans un espace très particulier à cheval entre le design, l’artisanat et l’industrie, le bien de consommation courant et le produit culturel. Oui, la demande d’être, d’exister, de faire résonner ce son spécial qui est le nôtre est bel et bien présent et nos clientes l’affirment, le confirment en achetant et en portant nos modèles, chaussures, sacs, soieries. Ma première difficulté et qui l’est encore aujourd’hui, c’est d’être et de rester crédible. Il y a différents publics, mais globalement ce fut « hard » levé de boucliers dans certains milieux, moquerie, rejet…, mais je savais pourquoi, donc il fallait juste faire le job, continuer d’apprécier chacun pour ce qu’il veut bien être et attendre.


Pour financer la création de l’entreprise, j’ai cumulé les emplois et apporté les fonds initiaux de ma poche. Dans la même année, une amie, chère à mon cœur, m’a accordé un prêt. Ensuite, j’ai obtenu l’intervention du Firg sous forme de prêts participatifs, et enfin un accompagnement de Feedelios.


Ce qui nous manque pour créer une véritable économie guadeloupéenne ? Un marché local proactif, « coloniser » sans état d’âme des niches inexploitées, avoir confiance et cultiver une grande ouverture d’esprit.

Je ne peux le nier, j’ai eu peur de me lancer dans une telle aventure d'autant plus que mes fonds propres sont faibles, et que si je bénéficiais de prêts, il pèse sur moi des contraintes énormes. J’avais déjà une formation initiale qui s’est développée par la pratique, avérée insuffisante pour affronter tout cela. Je me suis adaptée sortant de ma zone de confort m’appuyant aujourd’hui sur un cabinet-conseil. Mieux entourée, je me prépare à parfaire mes connaissances et compétences également. Christelle, est ma collaboratrice, très polyvalente, elle intervient sur le site — back-office, coanime la communication digitale, et assure l’infographie. En soutien, nous avons ponctuellement des collaborateurs extérieurs qui interviennent sur la maintenance des sites, les fiches de style, la coordination avec les ateliers quand je ne peux pas m’y rendre moi-même. Et je fais tout le reste…





Mental d’entrepreneure et plafond de verre.


En ce qui concerne l’entrepreneuriat, en Guadeloupe, je dirais rude et formateur. La fonction publique ne m’a jamais attiré. Je conseillerai d’être avant tout, quel que soit le domaine, des intrapreneurs. Après, les opportunités sont multiples. En Guadeloupe, on sait travailler ensemble, il faut juste s’y mettre au bon moment et comprendre pour accepter et surmonter, si cela en vaut la peine, les interactions difficiles. Il faut laisser le temps apporter les réponses et nous ramener ou nous amener vers les ressources adéquates, humaines ou autres.


Ce qui nous manque pour créer une véritable économie guadeloupéenne ? Un marché local proactif, « coloniser » sans état d’âme des niches inexploitées, avoir confiance et cultiver une grande ouverture d’esprit. Les chefs d’entreprise ont des profils très divers. Si nous sortons de la caricature de l’image du politique, je dirai que bon nombre sont à l’écoute et essayent d’apporter de vraies solutions. Quand cela coince, il faut être très lucide sur le couple politique/administratif. Ce que j’ai cru comprendre, c’est que nos projets doivent servir une plus grande cause que nous-mêmes pour que les fonds publics rencontrent des volontés privées. À nous d’apporter la preuve qu’ils peuvent parier sur nous : là aussi est le piège pour un entrepreneur comme pour le politique. Je n’ai pas de solutions préétablies, j’ai juste compris qu’il fallait demeurer bienveillant, travailler sans relâche, c’est-à-dire chercher et mettre à l’épreuve. Ne rien imposer, mais démontrer et s’inscrire dans ce territoire, l’envisager telles une enclave créative et une rampe de lancement.

Ma force, mon courage me viennent de mon vécu relié aux vies et exemples de résistance et de résilience de ceux et celles qui m’ont précédé.

En allant signer le prêt participatif, le directeur de l’organisme me dit avec beaucoup de sérieux : « vous souffrez de plusieurs handicaps : vous êtes une femme, vous êtes noire et vous ne vous appelez pas untel ». J’ai quand même signé, la boule au ventre avec l’étrange sensation de la présence inéluctable de cette épée de Damoclès tout près de mon cou même pas au-dessus de ma tête. Ceci n’est pas un exemple isolé, car plus d’une fois, on m’a fait comprendre qu’être femme était un handicap. Pour avancer dans le monde de l’entrepreneuriat, j’ai étouffé ma féminité pour attirer l’attention sur mon propos plutôt que le désir charnel. La femme potomitan est une réalité. Je n’en ai pas les qualités. Il faut des références à toute civilisation ou plus humblement dans toutes les sociétés qui se structurent. La sous-représentation des femmes dans l’entrepreneuriat est cohérente – je n’ai pas dit normale – avec le monde taillé pour et par les hommes. Cela change, ça bouge, c’est ce que je relève et pour moi c’est le plus important. Rien ne meurt vraiment, surtout pas les luttes menées pour l’égalité, la justice, la liberté. Le féminisme se transforme, évolue et progresse. Non, il n’est pas mort, il se fait « intersectionnel ». Pour moi, il s’agit toujours d’affirmer cette humanité ; humanité qui a des droits et qui connaît dès le berceau toutes ses obligations.



En devenant entrepreneur, souvent, j’ai l’impression que mon ADN a changé. Je suis devenue une personne qui ne se réduit pas aux km2 de son territoire ce qui ouvre mon imagination et me permet d’user de toutes mes potentialités ; je dirai à chaque étape, à chaque pas franchi, je suis une autre version de moi-même. Physiquement, parfois pas la meilleure, mais mentalement, psychologiquement, intellectuellement plus solide. S’il me faut parler de sacrifices faits pour le bien de la structure, je dirais que c’est douloureux, cela impacte différents niveaux, et c’est très personnel.


Ma force, mon courage me viennent de mon vécu relié aux vies et exemples de résistance et de résilience de ceux et celles qui m’ont précédé. Et j’ai attrapé la foi dès ma conception, je crois. Partant du postulat que rien n’est acquis, la réussite se construit pas à pas, échec après victoire à demi, au rythme d’un marathonien. La peur de l’échec est légitime, l’impératif est de la gérer. Je n’ai pas de hiérarchie à ce sujet, un échec est un échec, pour en apprendre vaut mieux en saisir le pourquoi et le comment pour ne pas les répéter. Je douterai jusqu’à mon dernier souffle en m’assurant de limiter la casse autour de moi. Mais ce dont je suis le plus fière, c’est d’avoir réussi à vendre – sans moyens autres que ma détermination – et convaincre des partenaires d’investir dans GloaSanvé.





Vivons heureux, vivons cachés ? Cela exprime les peurs et les craintes de l’autre à qui l'on attribue nous-mêmes une forte capacité de nuisance et le pouvoir de changer le cours de nos vies. Je suis plutôt discrète et autour de moi, les sélections s’opèrent naturellement. Je n’impose pas. Si je suis quelque part, c’est qu’on m’y a invité et cela vaut également dans l’autre sens. Concernant le développement de GloaSanvé, je passe, je préfère garder cela encore secret.


Un conseil pour celui ou celle qui souhaite devenir entrepreneur ? Posez-vous la question du pourquoi, assurez-vous à chaque étape d’être bien compris de votre entourage, et allez-y sans vous prendre la tête même si vous faites et devez faire les choses avec sérieux. Le génie guadeloupéen ? Il est un disruptif : il déjoue les déterminismes en mettant en œuvre tous les outils du marroneur, l’esprit kaskod ! Il s’adapte, réinvente la méthode et joue ses harmonies en tenant compte des autres sons existants, sans vouloir les étouffer, mais se faisant entendre, comprendre, avec douceur se faisant tel un magicien, il manifeste.

Posts similaires

Comments


bottom of page